Note de conjoncture – Les tensions internationales minent les aciers

Comme on pouvait s’y attendre, après un mouvement de remonté des prix sur les mois de mars et avril, notamment sur les tôles et les tubes, les prix marquent maintenant le pas, voire entament un début de trajectoire baissière. En cause ? Une morosité de la demande qui perdure.

Malgré les annonces du renfort des barrières douanières pour soutenir la sidérurgie européenne, la réalité économique s’impose de nouveau cruellement pour tous les acteurs de la filière. Pourtant, les incertitudes ne manquent pas. Elles entretiennent aussi une certaine volatilité des prix, tantôt à la hausse,
tantôt à la baisse.

Aujourd’hui, sur la filière minerai (tôles et tubes acier), nous nous trouvons davantage sur ce deuxième cas de figure. Sans reprise de la demande au début de l’été, on peut sérieusement envisager l’effacement des hausses du premier trimestre 2025. Pourtant, de nombreux acteurs alertent sur le niveau anormalement bas des prix pratiqués et qui étouffent à chaque échelon de la chaîne. Cela laisse à penser qu’au moindre signe de reprise de la demande les prix seraient amenés à se repartir vers le haut.

Mais avec des économies convalescentes, en quête de rigueur budgétaire, difficile de relancer la demande par la relance. Rien ne laisse entrevoir à ce jour une reprise à court terme. Le regard se porte donc sur la tenue du second semestre.

Concernant la filière électrique (poutrelles, laminés marchands et produits béton), les cours de la ferraille ne constituent pas un indicateur fiable de suivi des prix. Avec les tensions géopolitiques, le cours varie du tout au tout en une semaine. La demande, elle, se tient un peu mieux que la filière fonte, sans être pour autant très porteuse. En termes de prix, cela se traduit donc par une relative stabilité. Là encore, la tenue des prix reste incertaine compte tenu du caractère inflammable des relations internationales.

Pour les inox, l’heure est à la stabilité également. Le peu d’évolution sur le marché contient les prix de tout mouvement d’humeur.

Pour les aluminiums, le ton est différent. Sur avril, les prix ont dévissé en lien avec la chute du cours du LME et les inquiétudes d’une guerre commerciale des USA. Désormais, le LME, plus ou moins stable, s’associe à un coût de transformation qui s’annonce encore à la baisse pour les prochaines semaines.

Vous le constatez, les paramètres pour se donner une lecture de la conjoncture du prix des aciers restent opaques. Nous vous donnons donc rendez-vous à une prochaine note pour vous donner des mises à jour des évolutions.