Note de conjoncture – Le point bas est-il atteint ?

Après des chutes de prix prononcées touchant la totalité des familles d’acier depuis la fin février, on observe les baisses ralentir, voire même certains prix légèrement remonter. Mais alors que s’amorce un mois de mai écourté par les congés et les jours fériés, peut-on raisonnablement penser que soit un terrain favorable pour alimenter une augmentation des prix ? On en doute quand même.

Que d’instabilité sur la conjoncture des aciers depuis deux ans. Après avoir haussés fin 2023 et début 2024, les prix des tubes et des tôles se sont inversés brutalement jusqu’à encore mi-avril. La raison de cette chute réside toujours dans une demande atone aussi bien en France qu’en Allemagne. De nombreux fournisseurs annoncent réduire leurs capacités de production tant la demande est en retrait. Si bien que cette réduction de l’offre aura pour effet a minima de stabiliser les prix. Si jamais un regain de demande venait à s’amorcer d’ici l’été, les prix pourraient alors menacer de remonter.

C’est peut-être la situation que nous sommes d’ailleurs en train de vivre sur la filière ferraille (poutrelles, laminés marchands). Les prix repartent légèrement à la hausse tant la réduction d’offre a été marquée sur certaines familles, et concomitamment, se produit une légère reprise de la demande. Les produits béton semble pour le moment passer à travers puisque le secteur de la construction souffre d’un manque d’activité criant.

Mais il est difficile là-dedans de savoir quelle est la part spéculative du phénomène. Il est donc impossible à ce jour de savoir si cette tendance sera durable ou seulement passagère.

La situation est donc incertaine sur les prochains mois. La morosité ambiante du premier semestre devrait limiter les emballements haussiers sur les aciers. A voir sur la seconde partie de l’année comment pourront être orientés les prix et la demande.

Les aluminiums et les inox, quant à eux, vivent un véritable coup de chaud, avec des prix significativement revus à la hausse. La faute à différents phénomènes : sociaux, comme des mouvements de grèves touchant certaines usines et ; géopolitiques liés de nouvelles sanctions touchant la Russie et cumulé aux tensions vives dans les pays du Golf. Il est possible que cet emballement ne soit que temporaire puisque la demande de ces produits reste molle.