Note de conjoncture – Le MACF secoue les aciers

Dernier virage avant d’achever cette année 2025 ! Et c’est un virage en tête d’épingle qu’il faut négocier tant l’agitation est perceptible auprès des fournisseurs, notamment ceux de la filière minerai. Analyse.

Comme évoqué lors de notre précédente note, les hausses de prix sont non seulement vérifiées pour les tôles et les tubes mais elles s’accélèrent sur ce mois de décembre. La confirmation de l’entrée en vigueur du Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) au 1er janvier 2026 ainsi que la précision de certains montants de dédouanement suffisent à faire s’agiter les prix. Les surcoûts estimés à la tonne pour les imports iront donc de quelques dizaines d’euros à plusieurs centaines selon la zone et les fournisseurs d’origine.

Le focus sur cette information a suffi pour susciter l’emballement et observer les hausses de prix sur les tôles et les tubes alors que la demande, elle, reste morose. De fait, un certain nombre d’entreprises anticipent leurs achats en cette fin d’année pour amoindrir à court terme cette montée en température. Ce caractère anticipé de ces achats peut laisser présager un trou d’air de la demande d’ici la fin du premier trimestre 2026 avec à la clé un potentiel réajustement inverse. Il est aujourd’hui impossible de déterminer la part légitime de hausse de prix en lien avec l’entrée en vigueur du MACF et de la part spéculative qui semble exister. Pour l’heure, les fournisseurs de ces familles de produits sont déterminés pour passer des hausses jusqu’à la fin de l’année. Pour 2026, tous les scénarii restent ouverts et on restera prudent quant à la prolongation de ces velléités haussières.

Dans la roue des événements touchant la filière minerai, on observe aussi un emballement sur les produits aluminium. Les mêmes raisons produisant les mêmes effets, l’aluminium voit donc ses prix remonter sur cette fin 2025.

Pour ce qui est de la filière ferraille, l’agitation est moindre. Plus éloignés et donc moins impactés par le MACF, les produits béton, les poutrelles et les laminés voient leurs prix se stabiliser. Malgré un cours de la ferraille qui a tendance à se rehausser, les prix effectifs des produits issus de ces familles restent stables.

Néanmoins, un consensus se dégage pour estimer qu’un point bas semble être atteint.

Enfin, les produits inoxydables font l’objet d’une approche timorée. D’un côté la demande moribonde entretient les prix dans la stabilité. De l’autre, la menace du MACF plane également sur cette famille de produits avec d’éventuels surcoûts substantiels.